
Ce spectacle a été repris
dans une nouvelle mise
en scène, au Tango en 2006.
(« Chantons dans le placard »)
Comme ils chantent...
Florilège de chansons gay
Un spectacle inédit conçu et produit par La
Boîte à Frissons,
préparé et réalisé sous la direction de Jean Philippe Maran.
Benoît Romain
accompagné au piano par François Debaecker.
La genèse du spectacle
En 1996, alors Président de l’association Les
Gais Musette que je venais de créer, un jeune journaliste, Martin
Pénet, me présentait son projet de réaliser un disque regroupant
des enregistrements de chansons de l’entre deux guerres évoquant
ouvertement l’homosexualité.
Apparemment, aucun éditeur professionnel ne se montrait véritablement
intéressé.
C’est ainsi qu’en juin 1997, paraissait le CD " Chansons Interlopes
1906-1936 ".
Sa sortie fut fêtée en chansons, au Piano Zinc, lors d’une soirée
savamment orchestrée par Jean Philippe Maran.
En septembre 1997 je lançais La Boîte à Frissons, bal gay
et lesbien, au Tango, l’un des plus anciens dancing de la
Capitale. Je renouais ainsi avec l’esprit des bals interlopes d’antan
en remettant au goût du jour les danses à deux (valse, paso, tangos,
etc.) et en mélangeant en cours de soirée les publics et les genres
musicaux. C’est ainsi que pour varier les plaisirs et ne pas lasser
mon public, je commençais à effectuer des recherches discographiques
et découvrait avec étonnement les trésors du patrimoine de la chanson.
En particulier, aux hasards de mes explorations, je retrouvais des
chansons qui s’inscrivaient très bien dans le prolongement des titres
réunis dans le CD " Chansons Interlopes ".
J’ai été aidé et guidé par des passionnés généreux qui n’ont pas
hésité à me faire profiter de leur immense culture et de leur discothèque
personnelle (un merci ému à Hélène Hazéra et Thierry Dupin).
" Comme ils chantent... " s’est naturellement peu à peu profilé
comme une projet inédit : montrer comment la chanson est à la fois
un reflet de l’évolution de l’homosexualité dans notre société,
mais aussi un outil subtil, qui en contournant la censure sociale
contribue à faire évoluer les mentalités.
Hervé Latapie
Un spectacle qui raconte comment la chanson française
a abordé l’homosexualité depuis 1900.
L’homosexualité, des deux sexes, traverse l’histoire
de la chanson, et entretient avec elle une relation passionnelle,
parfois tortueuse, faite de séduction, d’allusions plus ou moins
dissimulées, mais aussi de grands coups de gueule salutaires.
" Comme ils chantent (Florilège de chansons gay) ", récital piano-voix,
composé d’une vingtaine de séquences (environ 1 h 15), raconte comment
la chanson française a abordé l’homosexualité depuis 1900.
Notre choix a été marqué par plusieurs parti pris et ne pouvait
pas être exhaustif, il parvient cependant à dresser un large panorama
et rend compte de la reconnaissance progressive de l’homosexualité
dans la société.
On sera étonné d’entendre comment les chanteurs ont contourné la
censure sociale en maniant l’humour et les astuces : les chansons
interlopes des années 30 excellent dans le genre, un Charles Trenet
avec L’abbé à l’harmonium ou encore Guy Béart avec Le monsieur
et le jeune homme jouent avec l’ambiguïté et adressent au public
des clins d’oeil malicieux. Le chansonnier Robert Rocca, lui, entre
dans le vif du sujet et provoque une hilarité complice en décrivant
un village où Ils en sont tous.
Nous avons bien entendu sélectionné les chansons qui se sont
imposées par leur courage et l’émotion qu’elles suscitent (du
reste, bien au delà du public strictement homosexuel), elles ont
marqué leur époque et sont entrées dans la mémoire collective, à
ce titre elles sont devenues incontournables : Comme ils disent (Charles
Aznavour), Viril (Pierre Philippe interprété par Jean Guidoni),
Entre elle et moi (Luc Plamondon, Catherine Lara), Une femme
avec une femme (adaptation française de Pierre Grosz), Un
garçon pas comme les autres (Luc Plamondon).
Mais nous avons voulu aussi présenter des chansons moins connues,
que le public redécouvrira : Xavier (Anne Sylvestre), Ame te souvient-il
(Paul Verlaine mis en musique par Léo Ferré), Triangle Rose
(du groupe Casse-Pipe), Le Condamné à mort (Jean Genet mis
en musique par Hélène Martin) et même certaines chansons inédites,
parce que jugées trop audacieuses par des producteurs frileux :
Je ne veux pas vivre sans AIDS (Christophe Mirambeau) et J’ai
un bibi (Alain Marcel).
Au bout du compte, pour l’homosexualité, comme pour beaucoup d’autres
questions sociales, la chanson témoigne, révèle et revendique.
Benoît Romain, après un passage au studio
Alice Dona, a chanté pendant trois ans au Piano Zinc.
Aujourd’hui, à 31 ans, il aborde avec plaisir et passion son premier
récital en solitaire.
Il est accompagné au piano par François Debaecker.
Jean Philippe Maran, plus connu par son nom de scène Charlène
Duval,
est un amoureux de la chanson. Il a été une figure du Piano Zinc
animé par Jürgen Pletsch.
Pour ce spectacle il a effectué les recherches documentaires, ordonnancé
le choix
et l’enchaînement des chansons et dirigé les répétitions.