Le Cha-cha-cha


HISTORIQUE

La Havane est, à la fin des années 1940, l’une des principales destinations touristiques des américains.

Dans les dancings, on pratique aussi bien les traditionnelles danses latino-américaines telle que la rumba, que les danses en ligne et autres madisons importés par les américains.

Pour accompagner les uns et les autres, se produisent dans les mêmes lieux les orchestres cubains et les groupes américains à succès.

Les formations se rencontrent, s’apprécient. Dans ce partage de leurs héritages musicaux, certains tentent de combiner le jazz américain et la rumba cubaine ; c’est ainsi que naît le mambo.

Les danseurs qui s’en emparent y introduisent de nombreuses acrobaties.
Et pour reprendre son souffle entre elles, ils pratiquent des pas moins violents, au nombre desquels le « chatch », qui consiste en deux pas lents suivis de trois basculements rapides du poids du corps d’une jambe sur l’autre.

Mais la multiplication des figures acrobatiques réserve le mambo aux très bons danseurs. Et même ceux-ci peinent sur son rythme complexe : lors des pas syncopés, ils se retrouvent à contre temps.

Le violoniste et chef d’orchestre cubain Enrique Jorrín, qui participa à l’avènement du mambo, le remarque.
Et pour obtenir une musique plus facile à danser, il transforme des airs de mambo en en simplifiant les rythmes et en déplaçant l’accent de la quatrième croche vers la première, afin que les danseurs ne risquent plus de se retrouver à contre temps.
Le succès est immédiat et de nombreux danseurs pratiquent dessus un pas dérivé du « chatch » du mambo, dont le nom, par transformation, donnera son appellation à cette nouvelle danse : le cha-cha-cha.

À cette base très simple, ils ajoutent quelques figures faciles à pratiquer, dont certaines évoquent, plus directement que le mambo, les danses en lignes américaines dont l’influence persiste dans le cha-cha-cha, de même que celle de la rumba.


ESPRIT ET PRINCIPES DE BASE

Le cha-cha-cha est une danse gaie et insouciante.
Son pas de base est très simple, mais il autorise un grand éventail de positions et il s’agrémente de nombreuses figures originales qui le rendent très amusant à pratiquer.

C’est une danse ludique où personne ne guide vraiment : celui qui mène se contente de proposer à l’autre de le suivre, mais si le guidé veut s’autonomiser, rien ne l’empêche de faire quelques pas seul, à la manière des danses en lignes dont le cha-cha-cha dérive pour une part.

Témoin de cette liberté, les corps ne sont pas très proches : le cha-cha-cha est une danse amicale, plus qu’une danse de séduction.

Et la posture des danseurs, quoique droite pour demeurer élégante, est beaucoup plus souple que celle des danses européennes.
Le cha-cha-cha est riche en invitations, déhanchements et mouvements sinueux.

Il existe deux façons équivalentes de le danser : soit latéralement, soit devant soi. Ici nous privilégierons la première pour sa clarté. La seconde, quant à elle, permet plus de pas en solo.


RYTHME MUSICAL

Le cha-cha-cha est une danse à quatre temps.
Ses quatre temps se décomposent toujours en deux pas lents suivis de trois pas rapides. On peut compter ainsi : 1 (lent) / 2 (lent) / 3 (rapide) / et (rapide) / 4 (rapide).

Ou encore, sur le même rythme, 1/2/cha/cha/cha. Le pas de base complet se fait sur deux unités de quatre temps, de même que les figures qui peuvent s’y substituer. Il est usuel d’enchaîner deux fois le pas de base (complet), puis deux fois une même figure, puis deux fois le pas de base, puis deux fois une autre figure, etc.

Les temps sont parfaitement marqués par la musique et sont faciles à repérer. Le rythme du cha-cha-cha est entraînant et les pas de danse ne s’arrêtent jamais. Outre de provenir d’une déformation du mot « chatch », le nom cha-cha-cha évoque le bruit des pieds sur le sol lors des trois pas rapides.


LES PAS

Le pas chassé gauche

Avant le pas de base, voyons le pas chassé qui correspond aux trois pas rapides (les temps 3/et/4, ou encore les cha/cha/cha).

Les pieds sont joints, le poids du corps repose sur la jambe droite, le pied gauche est posé mais n’appuie pas sur le sol.
Pour commencer, le pied gauche se déplace latéralement vers la gauche (3) et le poids du corps bascule sur celui-ci.

Puis, le pied droit rejoint le pied gauche pour qu’ils soient joints (et) et le poids du corps bascule sur la jambe droite. Enfin, le pied gauche se déplace latéralement sur la gauche (4) et le poids du corps bascule sur celui-ci.

Les jambes sont tendues et le corps est droit.

Le pas chassé droit.

Il se fait comme le précédent mais en partant de l’autre pied.

Les pieds sont joints, le poids du corps repose sur la jambe gauche.

Le pied droit se déplace latéralement vers la droite (3), puis le pied gauche rejoint le pied droit pour qu’ils soient joints (et), enfin le pied droit se déplace latéralement sur la droite (4).

Le guidé fait un pas chassé droit pendant que le guideur fait un pas chassé gauche, et inversement.

Le pas de base (1ère partie)

Il se fait sur le rythme 1 (lent) / 2 (lent) / 3 (rapide) / et (rapide) / 4 (rapide).

Les danseurs sont face à face pieds joints.

Le guideur : il avance le pied gauche (1) et bascule le poids du corps sur celui-ci.

Puis, il échange le poids du corps de pied et ramène le pied gauche contre le pied droit (2) pour qu’ils soient joints sans le poser vraiment.

Il est maintenant en position pour exécuter, sans appuyer le pied gauche, un pas chassé gauche (3/et/4).

Pendant ce temps le guidé suit en symétrique : il réalise l’équivalent du pas de base (2ème partie).

Le pas de base (2ème partie).

Le poids du corps du guideur repose maintenant sur la jambe gauche.

Il recule le pied droit (1) et bascule le poids du corps sur celui-ci.
Puis, il échange le poids du corps de pied et ramène le pied droit contre le pied gauche (2) pour qu’ils soient joints sans le poser vraiment.

Le guideur est maintenant en position pour exécuter un pas chassé droit (3/et/4).

Pendant ce temps le guidé suit en symétrique : il réalise l’équivalent du pas de base (1ère partie).

Le pas de base (complet). Pour l’obtenir, on enchaîne ces deux parties sans marquer de pose entre les deux, le pas doit être continu et fluide. À la fin du pas de base complet, chaque danseur se retrouve en position initiale.

Les figures.

Leur multiplicité empêche de les décrire ici.

Elles se réalisent toujours sur les deux pas lents (1/2) et les pas chassé qui suivent (3/et/4) demeurent, les danseurs les faisant toujours face à face et dans la même direction sur la piste.

Pour intégrer les figures, regarder comment les danseurs avertis les pratiquent : elles sont toujours faciles à reproduire.


DISCOGRAPHIE

Mucho cha-cha – Tito Puente
Mr. Bongo Plays Cha-cha-cha – Jack Costanzo & his latin orchestra.
Mambo & cha cha cha-tea for two – Machito & his orchestra.
Mambo & cha cha cha – Tito Puente / Pérez Prado / Santamania / Xavier Cugat
Mambo cha cha cha & rumba – Tito Rodríguez