aVoir-aLire.com

(aVoir-aLire.com)

MÉNAGE À TROIS

Un cœur sauvage
Garçon/fille, garçon/garçon, ballade contemporaine au cœur des sentiments.

A dix-sept ans, commencent les problèmes sérieux. Qui dit sérieux, dit désir, un monstre impossible à maîtriser. Il vient de l’intérieur, se nourrit de la raison de ses victimes et se moque des tabous ou du qu’en-dira-t-on. Nathan aime Virginie comme une sœur. Virginie aime Nathan comme un tout. Mais Nathan reste sur ses positions. Alors Virginie aime François. Et Nathan jalouse. Il aime toujours Virginie qui s’éloigne. Il aime François aussi comme Virginie aurait voulu être aimée. Et François dans tout ça ? Il "adore" Virginie puis Nathan, Virginie et Nathan. Il "adore", dit-il. Il "adore" ses deux amants. Christophe Botti, l’auteur, récite la chanson du cœur. Une chanson ancienne et nouvelle, ses marivaudages et sa dimension sociale. Avec les années, les choses iront sans doute en s’améliorant mais, en attendant, l’adolescence, l’école, l’époque où tout le monde se cherche et où tout le monde veut ressembler à tout le monde, difficile d’être un jeune garçon attiré par les jeunes garçons.

De plus en plus de spectacles soulèvent la question de l’homosexualité, d’autres la soulèveront encore. Pour le pire et pour le meilleur. Ici, elle s’adresse surtout à un public jeune pour qui il est encore difficile de trouver des réponses chez ses camarades de classe. Elles sont là, au théâtre, rassurantes. Pour les autres, il s’agira d’être ému par de jolis dialogues, de rire grâce à des répliques et des situations grinçantes, d’être touché par la réelle fragilité qui se dégage d’une mise en scène précise, ambitieuse, malgré les faibles moyens. Edouard Collin en tête (Nathan), les comédiens se montrent eux aussi d’une incroyable générosité. Le rythme est là, que demander de plus ?

Georges Ghika

© aVoir-aLire.com  (1.11.05)